Japon pas cher
Pour inaugurer ce blog, et peut-être susciter des commentaires de la part de ceux qui voudront bien le visiter et ainsi lui apporter différents points de vue qui seront tous les bienvenus, j'aimerais vous faire découvrir un aspect du Japon en général, et de Tōkyō en particulier, qui m'a beaucoup impressionné lors de mon dernier séjour dans ce pays, entre fin novembre et fin décembre 2007.
Pendant de longues années, le Japon a été considéré comme un pays où le coût de la vie était l'un des plus élevés au monde. Se rendre et séjourner à Tōkyō réclamait un véritable effort financier. Je crois me souvenir qu'à son cours le plus haut, le yen des années 90 a atteint environ 16 yens pour 1 de nos francs d'alors. Ce qui revient à dire que, dans notre monnaie actuelle, 1 euro aurait été échangé contre 105 yens environ. Or aujourd'hui, avec un euro, on obtient près de 160 yens...
Rien de vraiment étonnant à cela. Nul n'ignore que l'euro s'est énormément apprécié depuis sa création, notamment face au dollar. Et la monnaie japonaise est à l'image du pays (presque) tout entier: il suit fidèlement son allié américain... Doù, entre autres, un taux de change qui nous est devenu extrêmement favorable!
Mais le change n'explique pas tout. Je n'ai pas les chiffres de l'inflation ni ceux de la hausse des prix de ces dernières années au Japon, mais j'ai l'impression qu'elles ont été extrêmement bien contenues. De plus, la crise, notamment de consommation, des années 90 a vraiment favorisé un maintien, voire parfois une baisse des prix. Les produits et services "low coast" ont fait une nette percée.
Il en résulte une vérité nouvelle qui devrait en concerner plus d'un parmi tous ceux qui rêvent de se rendre au Japon: ce pays n'est plus le pays cher qu'il a été. Et séjourner à Tōkyō comme touriste peut s'avérer bien moins coûteux qu'on ne l'imagine généralement.
Bien sûr, il existe toujours des moyens de faire fumer sa carte bleue! Descendre dans les hotels les plus cotés ou les ryokan réputés n'est pas donné à tous. Manger tout le temps français revient cher; le fameux boeuf de Kobe, ou plutot de Matsuzaka est toujours aussi onéreux (le morceau en haut à gauche de la photo est à environ 34 euros...les 100 grammes!). Comme le sont également ces produits de consommation courante chez nous et dont le prix à Tōkyō est limite choquant et incroyable: les fruits! On peut très aisément vous demander de débourser 3 euros pour...une seule pomme! Pour un touriste, il est également vrai que les transports ferroviaires, surtout longues distances, constitueront sans doute une partie non négligeable de son budget, même avec le Railway Pass pour étrangers. Sachez toutefois qu'il existe d'autres modes de transports plus abordables, à condition d'en avoir le temps: les autocars, de jour comme de nuit, par exemple au départ de la gare de Tokyo, et qui desservent les villes principales de tout l'archipel...
Par contre j'ai fait quelques découvertes dont pourront bénéficier tous ceux qui voudront faire des économies. Et toute publicité est entièrement gratuite et désintéressée!
Pour se loger, j'ai trouvé, parmi sûrement bien d'autres, un hôtel à 200m de la gare de Kanda, c'est à dire à une station de la gare de Tōkyō, autrement dit en plein coeur de la capitale. La nuit est à 6500 yens, soit 40 euros, pour une single! Et comme nous sommes à Tōkyō, la chambre est certes petite, juste la place de se retourner! Mais en revanche, elle est équipée, tenez-vous bien: d'un climatiseur-chauffage, d'une TV, d'une bouilloire et du thé offert, d'un nemaki ou pyjama genre yukata, de chaussons, réveil, radio, téléphone... la salle de bains propose une baignoire avec douche, des toilettes équipées des fameuses "Washlet", un séchoir à cheveux, un petit set brosse à dents/dentifrice/rasoir/ bonnet de douche... bref, tout ce qu'on ne trouve chez nous que dans les palaces parisiens...et encore, vous n'aurez jamais de pyjama!
Pour se restaurer... Pour peu que l'on décide de faire des économies, on peut manger à Tōkyō à des prix inconnus en France. Ceux qui habitent Paris connaissent peut-être les Lamen, ces nouilles servies dans une soupe, d'origine chinoise revue et corrigée par les Japonais, et les Gyōza, petits raviolis frits. Rue Ste-Anne, à midi, les menus les moins chers combinant ces deux plats doivent tourner autour de 10 ou 11 euros. A Tōkyō, une chaine de restaurants (ouverts 24 heures sur 24 comme beaucoup d'autres, ce qui est génial, surtout les premiers jours où, à cause du décallage horaire, on peut se réveiller à 4h du matin avec une petite faim!...) propose un menu Lamen/Gyoza + une assiette de riz au curry pour 780 yens, ce qui fait...moins de 4,90 euros! Même moi qui mange très correctement, j'ai eu du mal à finir...!
Autre découverte: vous connaissez l'indice Big Mac? Eh oui, on en est arrivé là...! Le prix de ce sandwich Mc Donald le plus répandu au monde et identique quelque soit le pays sert aujourd'hui d'indice de comparaison du pouvoir d'achat des différents pays du monde! Eh bien, cela sera sans doute parlant à mes jeunes lecteurs, le prix du Best-of Big Mac est actuellement de 580 yens, ce qui fait environ 3,60 euros. Soit à peu de choses près le prix du sandwich simple en France... Et de plus, bien des magasins sont ouverts 24h sur 24 eux aussi...!
En réalité, la possibilité de se restaurer à des prix très peu élevés n'est pas vraiment une nouveauté au Japon. Une des raisons principales est que, de même que dans presque toutes les grandes métropoles, l'employé japonais, le salaryman, n'a plus, depuis longtemps déjà, le loisir de rentrer chez lui pour le déjeuner. Les restaurants japonais ont particulièrement bien joué le jeu et pris en compte cette contrainte pour lui permettre de ne pas se ruiner à midi, tout en mangeant malgré tout très correctement, et surtout des plats chauds. Ainsi, bien des menus complets, avec plat principal à base de viande ou de poisson accompagnés de légumes, bol de riz, soupe et condiments, ne coûtent pas plus de 5 euros. De plus, la cuisine japonaise offre de nombreux plats uniques mais assez complets, à base de riz (donburi) ou à base de pâtes (soba, udon, lamen...) auxquels on ajoute viande, poisson ou légumes selon les spécialités. Les Japonais n'ont donc pas eu besoin d'attendre d'être envahis par les fast food américains comme celui cité plus haut pour avoir les leurs. Vous entrez dans un restaurant classique, vous êtes accueilli par un retentissant "irrashaïmase!" (bienvenue!), une petite serviette chaude (oshibori) et un verre d'eau ou une tasse de thé. Et vous n'attendrez généralement pas 5mn avant d'être servi. Le repas sera lui aussi consommé rapidement, c'est une règle de politesse que de ne pas s'attarder à table dès le repas fini et vite céder sa place à ceux qui attendent, parfois en constituant de longues queues à l'extérieur lorsque l'établissement est renommé... Le restaurant compte lui aussi sur cette rapidité pour pouvoir faire plusieurs services par table, compensant ainsi par la quantité le faible coût des menus proposés. Et dans ce qu'il convient de nommer les fast food à la japonaise, tout est encore accéléré! A peine entré, vous passez votre commande et vous êtes servi en moins d'une minute. Et il ne vous faudra sans doute pas plus de 10 autres minutes pour être rassasié! Yoshinoya est sans doute l'enseigne la plus connue et la plus répandue, qui propose différents "bols" uniques ou accompagnés d'une petite salade ou de soupe, dont celui qui a fait son succès: le Gyūdon, bol de riz surmonté de tranches de boeuf et d'oignons. Le prix? Moins de 2,50 euros...
Ainsi, si se restaurer à des prix plus que raisonnables n'est pas une réelle nouveauté, 1) le prix peu élevé des menus au Japon 2) le taux de change qui nous est favorable 3) les prix pratiqués en France pour obtenir quelque chose d'équivalent, ces trois raisons en font une bonne de se remplir la panse sans se vider le porte-monnaie!
Un autre exemple d'un produit vraiment pas cher: mais puis-je en faire mention ici? Bon, d'accord, j'en parle juste à titre d'exemple, mais je ne mettrai pas de photo, pour ne pas être accusé d'incitation à la débauche! Fumeurs, encore plus brimés en France depuis le 1er janvier 2008, réjouissez-vous! ...et en évitant toutefois de tuer vos voisins, suicidez-vous plus vite au Japon qu'en France: le paquet de cigarettes, pour ne parler que de la plus célèbre des marques, celle au paquet blanc au chapeau rouge, ne coûte que 320 yens, soit 2 euros! Et 2400 yens la cartouche sous douane à Narita!
Et pour rapporter des cadeaux vraiment pas chers mais non dépourvus de toute originalité, on peut trouver, entre les brosses à dents, les ustensiles de cuisine ou les parapluies à deux sous, des gadgets amusants dans les 100yens shop qui correspondent à nos boutiques "Tout à 2 euros". Sauf que 100 yens, ça fait à peine plus de 0,60 euros...
Bref, ces quelques exemples, et je vous assure qu'on peut en trouver des dizaines d'autres, pour vous dire à tous: s'il est un moment propice pour se rendre au Japon, c'est bien actuellement! Il y a réellement une opportunité d'un point de vue financier dont il serait dommage de ne pas profiter!!